Avez-vous votre chapeau de Pâques?

Le Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe regorge de fonds d'archives regroupant de nombreux documents iconographiques. La collection du Centre d'histoire est riche en photographies qui permettent de mettre en images l'histoire maskoutaine. Par exemple, la fin de la Semaine Sainte est à nos portes. Pour l'occasion, nous vous présentons une photographies qui met en lumière une pratique souvent observée à Pâques.

Moins populaire au courant des dernières décennies, les chapeaux de Pâques font partie d'une coutume bien établie jusqu'au milieu du siècle dernier. Selon l'étude de Véronique Borboën portant sur la mode et le vêtement dans les portrait photographique québécois au XIXe siècle (1860-1914) : « C'est à la messe de Pâques et à celle de la Toussaint [...] que les femmes devaient montrer un chapeau neuf ou assez retapé pour donner l'illusion de la nouveauté ». En précisant que les femmes ont l'obligation de se couvrir la tête en entrant à l'église, elle mentionne que « les conventions sociales exigent au minimum le port d' un nouveau chapeau selon un rythme bisannuel ».


Sur cette photographie datant de 1957 pose madame F. Gendreau, en charge du rayon des chapeaux du magasin Fédéral – sis au 438 rue Saint-Simon. On peut lire dans une publicité du Courrier de Saint-Hyacinthe de la même année que : « Contrairement à l'usage établi, nos chapeaux nouveaux ont été choisis individuellement, de manière à en assurer l'exclusivité quant au style, la couleur et la qualité ». Les prix varient entre 3,98 $ et 6,98 $ et les chapeaux se font en différents styles et teintes. La publicité invite « les dames et demoiselles de Saint-Hyacinthe à profiter [du] récent achat sensationnel de chapeaux de paille, pour Pâques et le Printemps ».

Selon le Musée Canadien de l'histoire : « En bien des endroits, il était de tradition pour les femmes de parader avec leurs nouveaux chapeaux de printemps à Pâques. Les femmes de la classe moyenne supérieure avaient une vaste collection de chapeaux, qu'elles remplaçaient chaque année, pour agrémenter leurs tenues selon les heures du jour. D'autres, de revenus plus modestes, demandaient à une modiste de remodeler ou de modifier le modèle de l'année antérieure pour le mettre à la mode de l'année. Les chapeaux étaient portés dans tous les endroits publics, dans la rue, au restaurant, et aussi pour faire une visite, et — au grand dam des spectateurs assis derrière — au théâtre ». 

Vincent Bernard,
Historien-archiviste

Photo
CH116 Sudio Lumière, Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe