Par Albert Rémillard
Publié dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe le 31 janvier 2007.
Cette municipalité appartient à la MRC Les Maskoutains et la paroisse religieuse est rattachée au diocèse de Saint-Hyacinthe.
Saint-Valérien est situé aux limites du comté de Shefford, à quelque 20 km des villes de Saint-Hyacinthe, Granby et Acton Vale. La tradition raconte que les premiers arrivants vinrent par la rivière Noire qui coule dans la partie ouest de la paroisse. Quelques-uns arrivèrent à l’occasion des Troubles de 1837.
Le canton de Milton
Le canton de Milton est proclamé le 29 janvier 1803. La donation des 85 concessions est faite à des immigrants ayant servi la couronne d’Angleterre. Quelques-uns s’y établissent, mais peu de ces lots sont habités avant 1823. Au recensement de 1831, on dénombre 43 familles comptant 148 habitants. Seulement 11 ans après le recensement de 1831, le nombre de francophones établis dans le canton de Milton atteint plus de 50 % de la population et plus de 90 % en 1852.
Municipalité civile
Municipalité de canton, la situation géographique de Saint-Valérien-de-Milton, au nord de Sainte-Cécile-de-Milton, et au sud-est de Saint-Hyacinthe, en Montérégie, justifie le choix de la dénomination. En effet, saint Valérien et sainte Cécile étaient mari et femme.
La paroisse de Saint-Valérien comprend les six rangs nord du canton de Milton, plus, à l’est, une lisière du canton de Roxton. Les anciennes seigneuries de Ramesay et de Saint-Hyacinthe la touchent à l’ouest et au nord-ouest. Ainsi formée, la paroisse de Saint-Valérien est entourée des paroisses de Saint-Éphrem d’Upton au nord, de Saint-Liboire au nord-ouest, de Saint-Dominique à l’ouest, de Sainte-Cécile-de-Milton au sud et de Roxton Falls à l’est.
La paroisse civile de Saint-Valérien est reconnue le 13 mai 1857. La municipalité de canton de Saint-Valérien-de-Milton est constituée le 1er janvier 1864. Son territoire couvre une superficie de 107 km2 et ses habitants sont au nombre de 1 791.
Paroisse religieuse
En 1846, il y a suffisamment de catholiques sur le territoire du canton de Milton pour former la paroisse de Sainte-Cécile. Les habitants du rang de l’Égypte en font partie. Trois ans plus tard, en 1849, le desservant de Milton, messire Joseph Quinn, choisit l’emplacement d’une chapelle et procède à l’élection des syndics. Une chapelle en pierres des champs est bénite la veille de Noël 1852, sous l’invocation du Saint-Enfant-Jésus en Égypte. L’année suivante, Mgr Jean-Charles Prince, évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe, vient y établir une desserte régulière. En 1854 et 1855 les curés de Milton assurent la desserte et signent les registres. Enfin, le 29 février 1856, la paroisse de Saint-Valérien-de-Milton est érigée canoniquement.
Le premier curé arrive en 1860 ; c’est l’abbé Jean-Baptiste-Denis Véronneau qui établit sa demeure au rez-de-chaussée de la chapelle. La paroisse s’organise : il y a une maison d’école à l’Égypte, près de l’église. Mais la population augmente et il faut songer à construire une église plus adaptée aux besoins des familles qui se multiplient. L’église de 1852 n’est plus située au centre de la paroisse et elle fait eau de toutes parts. Une nouvelle église s’édifie vers 1866. C’est le curé François-Paul Côté qui, en 1879, construit le presbytère actuel.
En 1919, en raison du mauvais état de l’église, il faut reconstruire ; une demande en ce sens est adressée à Mgr Fabien-Zoël Decelles. Trois ans plus tard, on démolit l’église de 1866. Finalement, le 14 septembre 1924, se déroule la bénédiction de l’église actuelle.
Éducation des jeunes
L’école du village, située dans une maison privée, face à l’église et celles de rang ont, jusqu’en février 1962, date de l’ouverture de l’école centrale au village, été les établissements où des enseignants, pour la plupart des institutrices, se dévouaient à l’instruction et à la formation des enfants. Toutefois, en 1968, les Sœurs de la Charité d’Ottawa dirigent l’école Saint-Pierre jusqu’à leur départ en 1979. Depuis des laïcs continuent l’œuvre de l’enseignement.
Développements
La paroisse s’organise. Les pionniers abattent les arbres et transforment leurs cendres en sels de potasse caustique et on se sert de l’écorce des pruches pour faire du tan. On voit se construire des moulins à scie, des tanneries, des moulins à farine, des manufactures de voitures, des fromageries et des beurreries.
En 1864, le bureau de poste est situé dans la maison du curé Véronneau. Le premier janvier 1867, on ouvre un autre bureau à l’Égypte. Il y aura deux bureaux de poste dans la paroisse jusqu’au 21 juin 1915, alors que le bureau de l’Égypte est fermé.
En plus de l’agriculture et de l’élevage de bestiaux destinés à l’abatage, mentionnons deux industries qui ont favorisé l’essor économique de la paroisse. En 1945, monsieur Olivier Bienvenue achète l’abattoir d’Edmond Messier et en gère les opérations jusqu’en 1969 alors que l’entreprise devient «Abattoir Olivier Bienvenue Ltée» qui en 1976, deviendra une composante de «Salaison Olympia Ltée» et une filiale d’Olymel en 1991. Signalons la fondation, en 1976, de la compagnie Tenco spécialisée dans la fabrication d'équipements de déneigement.
Photo:
La rue Principale de Saint-Valérien, au même endroit, à près d’un siècle de différence.
Collection Société d’histoire de la région d’Acton.
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