Notes d’histoire de Saint-Hyacinthe (3)

Par Luc Cordeau
Publié dans le Courrier de Saint-Hyacinthe le 13 septembre 2006.

Fêtes à Chartierville
Le lundi 13 juin 1870, un groupe d’explorateurs des sociétés de colonisation de Saint-Hyacinthe et de Bagot, quitte la gare de Saint-Hyacinthe afin d’aller visiter les terres qui leur étaient réservées dans les cantons de Ditton et d’Emberton, dans les Cantons-de-L’Est. Ces sociétés de colonisation avaient principalement pour but de promouvoir les intérêts de la colonisation des Cantons-de-L’Est.

La Tribune de Saint-Hyacinthe, 3 septembre 1920 : « Une fête paroissiale – Chartierville, Dimanche le 29 août dernier, les paroissiens de Chartierville ont célébré, par des fêtes grandioses, le cinquantième anniversaire de la première messe chantée dans la forêt, sur les bords de la petite rivière Ditton, par monsieur l’abbé Jean-Baptiste Chartier, le 16 juin 1870, messe qui fut comme le point de départ de la colonisation intense qui se fit dans le canton. Ce 16 juin 1870, le canton d’Emberton – Chartierville – était visité pour la première fois par les délégués des Sociétés de Colonisation de Saint-Hyacinthe et de Bagot. Faisaient partie de l’expédition : monsieur l’abbé J.-B. Chartier, alors curé de Coaticook et missionnaire pour les nouveaux cantons, aussi messieurs Jérôme-Adolphe Chicoine [avocat et secrétaire-trésorier de la Société de colonisation de Saint-Hyacinthe], Eusèbe Brodeur, Olivier Chalifoux [industriels de Saint-Hyacinthe] et [Pierre-Samuel] Gendron [notaire à Sainte-Rosalie et membre de la Société de colonisation de Bagot]. La petite caravane suivit la rivière Ditton, se frayant un chemin à travers la forêt et vint s’arrêter au rang 1, Emberton, le soir du 15 juin 1870. Le lendemain, la première messe était célébrée sur un arbre abattu la veille. Quelques jours plus tard, la première maison fut érigée pour accueillir les premiers colons ».

« Plus de 2000 personnes assistaient à ces fêtes dont une foule venue des paroisses environnantes. Dans l’avant midi, il y eut messe suivi à une heure, par le banquet. Suivirent ensuite des amusements de toutes sortes. Le soir à 8 heures, il y eut concert en plein air par la fanfare de La Patrie. Le tout se termina par un superbe feu d’artifice qui illumina toute la paroisse ». 

Rues en béton
Au début du XXe siècle, le développement de l’automobile demande la construction d’infrastructures routières plus efficaces. De la publicité parue dans le journal Le Clairon de Saint-Hyacinthe, les 17 et 24 mai 1918, par la compagnie Canada Cement Company Limited, de Montréal, en est la preuve : « Les camions automobiles et les voitures de charge des fermiers détruisent complètement les routes vieux-jeu. Le seul remède en est dans les routes permanentes en béton. Le problème de la circulation moderne ne peut être résolu que par l’emploi du béton. Il faut dès maintenant projeter la construction de ces routes bétonnées dont le Canada a si grand besoin. Aussitôt que nos hommes seront revenus de la guerre [1914-1918] et que les difficultés relatives à la main d’œuvre seront disparues, nous devrions être en mesure de les mettre à l’ouvrage pour ce travail de réédification de toute première importance pour notre pays ». C’est le lundi 1er juillet 1918 qu’aurait débuté les travaux de pavage en béton de la rue Bourdages, à St-Hyacinthe, réalisés par l’entrepreneur Brault : « Quand la pose du béton sera terminée sur la rue Bourdages, on commencera ceux de la rue Girouard. Les employés de la ville sont actuellement à terminer la construction des chaînes en béton de cette dernière rue » (Le Clairon, 28 juin 1918).

Enquêtes coroner
Par une liste publiée dans le journal La Tribune de Saint-Hyacinthe, du 12 mai 1916, nous apprenons que le docteur Joseph Avila Viger, coroner pour le district judiciaire de Saint-Hyacinthe, a réalisé trente-deux enquêtes sur des décès suspects, violents et accidentels, entre le 11 septembre 1913 et le 28 décembre 1915. La liste comprend la date de l’enquête, le nom du défunt,  la localité de l’événement et la raison du décès. Ainsi on apprend que sur les trente-deux personnes décédées, il y a : 23 hommes et 9 femmes ; 4 suicides dont 3 de femmes ; deux meurtres, une femme à Mont Saint-Hilaire, Arline Viens, en novembre 1913, et un homme à Saint-Césaire, François Fréchette, en décembre 1915 ; 4 noyades dont deux le 16 décembre 1913, à Notre-Dame de Saint-Hyacinthe, Zoël Beauregard et Henri Bouchard ; 8 individus frappés par des trains. Parmi les autres causes de décès : syncope de cœur, myocardite, gelé à mort, indigestion aigue, brûlée à mort, tué accidentellement par un coup de fusil, fracture de la colonne vertébrale, apoplexie et embolie. Les événements se sont produits à : Saint-Hyacinthe, Saint-Judes, Saint-Hilaire, Notre-Dame de Saint-Hyacinthe, Saint-Joseph, La Providence, Saint-Charles, Saint-Denis et Saint-Césaire.

Photo:
Jérôme-Adolphe Chicoine, 1844-1910
Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe.

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