Par André A. Bourgeois
Publié dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe le 23 mars 2017
La fermeture de nombreuses écoles et l’ouverture de la P.H.D.
L’ouverture de la polyvalente Hyacinthe-Delorme (P.H.D.) amena une gigantesque refonte des lieux d’apprentissage au sein du territoire de la Commission scolaire régionale de l’Yamaska. Du côté de la Commission scolaire primaire de l’Argile bleue, deux polyvalentes desservaient le secteur ; soit les polyvalentes Osias-Leduc à Mont-Saint-Hilaire et de Polybel à Belœil. Pour les commissions scolaires Val-Monts et Saint-Hyacinthe, la P.H.D. devait entrer en service en septembre 1972,
Avant l’arrivée de la P.H.D., l’organisation scolaire du territoire répartissait les élèves des deux premiers secondaires dans de petites écoles secondaires. Casavant recevait les garçons de secondaire 3 et 4, tandis que Fadette enseignait aux filles de secondaire 3 et 4, ainsi que tous les élèves de secondaire 5 (qui s’appelait encore 12e année, car les derniers élèves en 1971-1972 avaient fait une 7e année au primaire).
Pendant l’été, toute une équipe s’activa à vider les anciennes écoles et transporter le matériel vers la P.H.D. Deux écoles furent déclarées obsolètes. L’académie Girouard fut soumise au pic des démolisseurs, quelques années plus tard. L’école Notre-Dame, ancienne École de Laiterie et ancêtre de l’ITA demeura longtemps abandonnée, avant qu’on la démolisse. Il y eut plusieurs résistances à la démolition. Cette école avait une grande valeur historique. Aujourd’hui, on peut apercevoir des vestiges de l’école en visitant les jardins Daniel-A.-Séguin. L’académie Girouard donnait les cours aux garçons, et l’école Notre-Dame aux filles.
Parmi les autres écoles qui changèrent de statut, il y avait les écoles qui recevaient les filles des deux premières secondaires. L’école Saint-Dominique, qui est devenue la bibliothèque T.A.-St-Germain, de la Médiathèque maskoutaine. L’école Mercier est maintenant le siège social de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe. Du côté des garçons, hormis l’académie Girouard qui était une grande école pour l’époque, il y avait quelques classes de garçons à l’école Maurice-Jodoin dans le secteur Saint-Joseph et quelques classes mixtes à l’école Saint-Charles-Garnier dans le secteur La Providence.
Certaines écoles à vocations particulières furent aussi fermées. L’école de métiers de la paroisse Assomption, la partie technique secondaire de l’école textile, qui deviendra plus tard, l’école René-St-Pierre et l’école Christ-Roi, qui renferme maintenant le Carrefour des organismes communautaires maskoutains. Il serait bon de mentionner que l’organisation scolaire du territoire était complétée par trois écoles privées ; le Séminaire, le Collège Saint-Maurice et l’École secondaire Saint-Joseph.
Seules les écoles Casavant et Fadette seront conservées. Ces deux institutions devinrent des écoles mixtes de secondaire 1 et 2. L’école René Saint-Pierre naquit après l’ouverture du Cégep de Saint-Hyacinthe, en 1975. Le Cégep libéra l’école textile qui devint une école pour les élèves en adaptation scolaire.
Un tel chantier rencontra quelques embûches. Et l’inauguration officielle de la P.H.D. ne se fit que le dimanche 4 novembre 1972, avec la bénédiction de l’évêque. Pour ce qui est des élèves ; ils furent conviés à un rassemblement au monument Hyacinthe-Delorme au centre-ville, le mercredi 31 octobre 1972. Le premier directeur fut monsieur Gérald Gagnon. Il était secondé par cinq adjoints, chacun représentant une famille. Ces familles étaient le regroupement d’élèves selon leur niveau d’étude ou leurs options. Les adjoints étaient ; messieurs Yves Blanchette, Gaston Gagnon, Rolland Gauvin, Jacques Lévesque et madame Marguerite Jodoin. Cette équipe de direction était complétée par 2 administrateurs, 162 enseignants, 9 consultants et 17 personnes aux services auxiliaires.
Au niveau physique, l’école comptait 2 grands gymnases; une palestre; un centre de documentation de 278 places assises; un auditorium de 529 fauteuils et une cafétéria de 850 places. Il y avait aussi 12 ateliers professionnels, 4 salles d’arts plastiques et 3 salles de musique. Le coût total de construction s’éleva à 5,8 M$. Sa construction en 2017 oscillerait autour de 72 M$.
L’école fut construite selon les aspirations du Rapport Parent : remettre entre les mains des maîtres et des écoliers un instrument qui leur permettre de travailler de façon dynamique. La pédagogie devait déterminer le plan d’une école. Le plan en forme de X comprend une aile académique, une aile bibliothèque et cafétéria, un complexe sportif et une aile d’ateliers. Au centre, une grande salle est prévue, servant d’échangeur et de lieu de rassemblement des élèves durant les pauses.
Ainsi donc, depuis 1972, l’école Polyvalente Hyacinthe-Delorme regroupe sur un même campus, les programmes d’études qui se donnaient autrefois, dans les collèges classiques, dans les écoles secondaires traditionnelles et dans les écoles d’arts et métiers ; en formation générale et professionnelle.
Photo:
L'école de Laiterie de Saint-Hyacinthe 1950-1951. Collection Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH478.
Cet article est le deuxième d'une série de deux.