De La Providence au Monde (2)

Par Albert Rémillard
Publié dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe le 9 février 2017.

Les opérations sont transférées le 8 septembre 1968 au 1425 de la rue Saint-Jacques à Saint-Hyacinthe. À ce nouvel emplacement, il y a une petite salle de coupe, on y désosse surtout du bœuf, et, on y découpe environ 75 porcs à l’heure, totalisant environ 1 000 à 1 200 par semaine. Au printemps, c’est du veau, on débite environ 100 veaux le matin et 200 dans l’après-midi et en soirée, 5 jours par semaine. Après 1969, la compagnie a cessé de traiter le veau.

L’année 1970 marque la signature des cartes pour l’adhésion au syndicat. La première attestation officielle est signée le 19 avril 1971. À la suite des négociations, la compagnie a ajusté les salaires au tarif de 2,45 $ l’heure pour 4 ans. Lors de la première convention, les employés travaillaient sur un horaire de 45 heures par semaine, de 7 à 4 h 30. Par la suite, conséquence des autres négociations, l’horaire a baissé à 42 heures, puis à 40 heures par semaine.

Au début des années 1970, comme suite à l’embauche d’un vendeur, monsieur Burn de Montréal, la compagnie a commencé à exporter au Japon ; délaissant ainsi le marché local pour explorer l’exportation. Pour ce faire, on a, en un premier temps, utilisé des barils de pommes. Par la suite, la viande était exportée dans des barils de fibre.

La production consistait à désosser du porc cinq jours par semaine, à raison de 150 porcs à l’heure, 5 000 par semaine, sur un horaire de 45 heures. En 1972, soixante personnes travaillent pour les Abattoirs H. St-Jean et Fils, dont six dans les bureaux, mais on prévoit sous peu l’addition au personnel de vingt hommes ou femmes.

En matière aussi délicate que la viande destinée à la consommation humaine, le service de livraison doit être efficace et rapide. Chez H. St-Jean, ce service est assuré par six camions, dont cinq frigorifiques.

À cette époque, le chiffre d’affaires annuel des Abattoirs H. St-Jean et Fils, oscille, selon les années, entre neuf et dix millions de dollars. Cependant, nous savons que pour l’année 1967 le total du chiffre d’affaires de cette compagnie installée en sol maskoutain fut de plus de 9 700 000,00 $.

Au début des années 1970, l’efficacité y est telle que chaque employé peut abattre dix porcs à l’heure, sans hésitation ni difficulté, et ce, grâce à un procédé exclusif, dû à l’esprit d’invention et à l’initiative des dirigeants.

Si le gros des affaires de la maison H. St-Jean se négocie dans les régions de Saint-Hyacinthe, Sorel, Granby, Montréal et Québec, d’énormes quantités de viande prennent aussi la route de l’Ontario, ou des Provinces maritimes, en plus de ce qui est destiné à l’Europe.

En 1977, la compagnie double les salaires qui passent de 3,25 $ à 6,50 $ l’heure ; et en 1979, on agrandit la bâtisse. À cette époque, on désossait 200 à 225 porcs par heure, sans convoyeur. Après l’installation des convoyeurs, on en traitait 325 à l’heure.

Le lundi 9 juin 1980, une mauvaise surprise attendait les employés syndiqués de la firme H. St-Jean et Fils, en effet la compagnie a décidé de recourir à un lock-out après seulement quelques séances de négociation infructueuses pour le renouvellement de la convention collective. Ce lock-out touchait 230 employés de l’abattoir et de la salle de coupe. La reprise des opérations tant à l’usine de la rue Saint-Charles qu’à celle de la rue Saint-Jacques ne s’effectua que douze semaines plus tard soit le 8 septembre. Le fondoir des suifs est mis en opération au tout début de l’année 1981.

Le samedi 7 juin 1983, les dirigeants des firmes H. St-Jean et Fils (76) Inc. et Abattoir St-Jean Ltée décrètent un lock-out, mettant ainsi leurs 325 employés en arrêt de travail. Au cours de ce lock-out qui devait durer 53 semaines, pour les travailleurs de l’abattoir. Il y eut quelques manifestations et désordres à signaler.

C’est à cette époque, vers la mi-mai, que la compagnie cessa le désossement du bœuf à son usine de Saint-Hyacinthe. Après le conflit, on débitait de 600 à 675 porcs par jour, y compris le soir et, parfois même, jusqu’à 700.

 

Changement de propriétaire : le 19 décembre 1985, le groupe Olympia devient officiellement propriétaire de l’Abattoir St-Jean et de H. St-Jean et Fils (1976). Cependant, l’administration de la compagnie était faite en collaboration avec la famille St-Jean depuis le 2 novembre précédent. À la suite de cette importante transaction, il y a eu un vent de panique, car les employés craignaient de perdre leur emploi par une fermeture éventuelle de l’abattoir et de la salle de coupe.

Photo:
Extérieur de l'abattoir H. St-Jean, situé au 1425 rue Saint-Jacques, en 1986.
Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe, CH380.

Cet article est le deuxième d'une série de trois.

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