Luc Cordeau
Publié dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe le 17 mai 2006.
Ses études
Albéric Marin fait ses études classiques à l’intérieur de trois institutions : au Collège de Montréal, de 1905 à 1908, au Séminaire de Saint-Hyacinthe, du 7 octobre 1908 au 22 octobre 1910, et au Collège Sainte-Marie, à Montréal, d’octobre 1910 à décembre 1911. Dans ce dernier collège, Albéric se distingue pendant ses études en rapportant une mention spéciale en Amplification Française ainsi que le Second prix en géométrie, dans le programme Belles-Lettres, en 1910. L’année suivante, il remporte le deuxième prix en Version Latine, en Rhétorique. Il débute l’année scolaire 1911-1912, en Philosophie I, où il est conseiller dans le Comité de l’Académie. Âgé de 18 ans, Albéric ne termine pas son année car il fait son entrée à l’École de médecine et de chirurgie de Montréal, affiliée à la Faculté de Médecine de l’Université Laval à Montréal.
Albéric ne passera pas les cinq années de son cours de médecine sur les bancs universitaires. En effet, en 1915, en période de la Première guerre mondiale, après avoir obtenu son grade de Bachelier en médecine, il s’enrôle dans l’armée pour servir outre-mer (comme sous-brevet). À l’époque, le Gouvernement fédéral a besoin d’étudiants en médecine pour servir dans les différents contingents canadiens car il n’y a pas assez de personnel médical. Afin d’aider au recrutement, le 1er février 1915, l’École de médecine a résolu d’accorder à tout élève qui s’enrôlera afin d’aider les blessés aux ambulances et sur la ligne de feu, une équivalence d’assistance aux cours. Par contre, ces élèves devront au retour passer leurs examens. Albéric se retrouve en Angleterre dès le mois de mai. Pour l’université, ces étudiants en stage pouvaient profiter notamment du développement de la chirurgie d’urgence et des nouveaux procédés de désinfection des plaies, en plus d’améliorer leur connaissance en milieu clinique. Albéric est du nombre des 45 étudiants de la Faculté de médecine qui se sont enrôlés au cours de cette guerre.
De retour au pays au printemps 1916, Albéric demande la permission au Conseil de l’École de médecine : de se présenter aux examens de quatrième année en mai, malgré son absence de plusieurs mois ; de s’inscrire au cours de cinquième année ainsi qu’aux examens de fins de session en septembre suivant. Le 3 avril, la Faculté répond favorablement à ses demandes sauf pour l’examen final, Albéric devra recevoir l’accord du Collège des Médecins. Finalement, Albéric réussira lors des examens supplémentaires du 21 septembre 1916. Il a même obtenu son Diplôme de Docteur en Médecine avec la mention Distinction. Reçu médecin, Albéric s’enrôle à nouveau en novembre 1916, afin de retourner sur les champs de batailles européens poursuivre son travail humanitaire.
Sa carrière
Au retour de la guerre, le docteur Albéric Marin pratique sa profession à Montréal. Pendant plusieurs années, son cabinet était situé au 1414, rue Drummond, et sa sœur Lucille était sa secrétaire. En 1923, il entre au service de la Faculté de Médecine de l’Université de Montréal; il devient assistant professeur de dermatologie et de syphiligraphie. En février 1925, Albéric débute en France des études complémentaires spécialisées en dermatologie et syphiligraphie grâce à l’obtention d’une bourse de 6000 francs, offerte à un médecin canadien-français désireux de parachever ses études, par le [Laboratoire de Biochimie médicale de Paris ]. Il a pu travailler avec des grands maîtres de la médecine de l’époque notamment avec le docteur Loustre à l’Hôpital Saint-Louis de Paris, avec qui il présente, le 12 novembre 1925, à la Société Française de Dermatologie, un nouveau traitement d’irradiations de rayons ultra-violets pour des patients atteints d’une dermatose. À son retour d’Europe, il met sur pied avec le docteur Gustave Archambault, le Service de Dermatologie et de Syphiligraphie le plus moderne du temps à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal ; il en sera le chef de 1931 à 1958.
Après avoir réussi avec la mention « Très grand succès », toutes les épreuves requises, il devient professeur agrégé de la Chaire de Dermatologie et de Syphiligraphie, de la Faculté de Médecine de l’Université de Montréal, le 4 février 1929. Le jury recommande même que sa thèse présentée pour l’occasion « Le Cancer de la peau et son traitement », soit publiée. Finalement, il devient professeur titulaire, le 8 juin 1937. Cette même année, le Comité exécutif de la Faculté lui accorde une aide financière provenant du Fonds Casgrain-Charbonneau, afin qu’il puisse réaliser des recherches sur le traitement de la Paralysie Générale par la Méthode Pysethothérapique. En 1940-1941, Albéric donne plusieurs cours à sa clinique de l’Hôpital Notre-Dame, notamment : Psoriasis - Cancers – Tumeurs bénignes, etc.
Photo:
Albéric Marin, médecin, années 1940.
Source: Collège des Médecins du Québec.
Cet article fait partie d'une série de quatre.