Voici quelques faits marquants de l'histoire maskoutaine lorsque Maurice Laframboise était maire de Saint-Hyacinthe au cours de la période 1857-1861.
Pour en apprendre davantage sur ce personnage, deuxième maire de Saint-Hyacinthe, nous vous suggérons deux textes :
Maurice Laframboise 1857-1861
L’Hon. Maurice Laframboise, un éminent sénateur, par Camille Madore
Qu’est-il advenu d’important dans notre ville pendant le séjour de Maurice Laframboise à la mairie de Saint-Hyacinthe? Voici quelques éléments historiques.
6 juillet 1857
Un court article publié dans Le Courrier du 7 juillet 1857 nous informe : « Nos élections municipales se sont terminées hier soir; M. Laframboise a été élu maire à l’unanimité.
Septembre 1857
Le 10 juin 1857, le gouvernement du Canada sanctionne une loi (Acte pour amender les actes de Judicature du Bas-Canada). Une des dispositions de cette favorise la décentralisation du domaine de la justice en créant de nouveaux districts judiciaires. Le district de Saint-Hyacinthe est alors créé comprenant les comtés de Saint-Hyacinthe, Bagot et Rouville. Saint-Hyacinthe est désigné comme étant le chef-lieu du district. (1) Le 1er septembre 1857, Le Courrier publie une brève nouvelle confirmant ce fait : « Nous sommes informés que Mr F.-X. Laforce, huissier de la Cour Supérieure, résidant à St.Hyacinthe, a été recommandé à Son Excellence le Gouverneur-Général, par le Conseil de Comté, le Conseil de Paroisse et la Corporation de la Cité de St.-Hyacinthe, comme étant qualifié, sous tous les rapports, à occuper la charge de gardien de la Cour et de la Prison du nouveau District de St.Hyacinthe. »
La nomination de Saint-Hyacinthe comme chef-lieu du District judiciaire contribue au développement de notre ville. « Bientôt, la présence du palais de justice, doublée de la possibilité de faire sur place leurs cinq années de formation dans un bureau d’avocat, stimule l’enrôlement au Collège de Saint-Antoine, le Séminaire de Saint-Hyacinthe. Beaucoup choisissent de devenir avocats. De ce groupe de clercs, dotés de qualités oratoires essentielles à l’exercice du droit, un bon nombre se dirigent vers la politique et se distinguent rapidement dans les plus hautes fonctions judiciaires et gouvernementales. Louis-Victor Sicotte, Honoré Mercier, Magloire Lanctôt et bien d’autres contribuent de faire de Saint-Hyacinthe un berceau d’intellectuels influents qui participent activement au développement politique du Québec et du Canada au XIXe siècle. » (2)
Juillet 1858
À l’été 1858, les religieuses de la Congrégation Notre-Dame quittent Saint-Hyacinthe. Selon C.-P. Choquette dans son Histoire de la Ville de Saint-Hyacinthe, ces religieuses furent appelées à venir s’installer à Saint-Hyacinthe en 1816 par le curé Antoine Girouard et le Seigneur Jean Dessaulles. Cette congrégation dirige un couvent érigé sur le site actuel du bureau de poste. Le couvent est alors installé dans la maison Picard, une grande construction en bois de trois étages dont la façade est tournée vers la rue Bourgade. En juillet 1858, « les Sœurs de la Congrégation seront remplacées par les Sœurs de la Présentation de Marie », indique Mrg Choquette. Au moment de leur arrivée, les Sœurs de la Présentation occupent le Couvent de Lorette qui remplace le vieux couvent depuis sa disparition en mars 1852. (3)
Été 1859
Au cours du printemps et de l’été 1859, des travaux sont exécutés dans les rues de la ville afin de permettre la distribution du gaz vers les maisons et les commerces. Voyons ce qu’en dit le rédacteur du Courrier de Saint-Hyacinthe, le 12 juillet 1859 : « Enfin, notre cité est sortie des ténèbres matériels (sic) et des clartés douteuses du suif, de l’huile et des fluides. Elle s’est donné le luxe indispensable aujourd’hui à toutes agrégations de maisons habitées de l’éclairage au gaz. Grâce aux efforts persévérants de M. N. Aubin, les travaux ont été poussés avec célérité et sont maintenant achevés. [...] Notre usine constitue un monument public de plus pour la ville; elle fonctionne avec une simplicité et une précision remarquable et qui sont le cachet propre du système de M. N. Aubin. »
5 mai 1860
Décès de Monseigneur Jean-Charles Princes, premier évêque de Saint-Hyacinthe.
Lisez le texte Notes d’histoire de Saint-Hyacinthe (7) de Luc Cordeau qui aborde ce fait historique.
30 août 1860
En cette journée historique, Saint-Hyacinthe accueille le Prince de Galles qui est de passage dans notre ville. Bien entendu, il arrive par train, seul moyen de locomotion longue distance terrestre valable à cette époque. « La rue Laframboise, la rue Girouard et les maisons adjacentes disparaissaient presqu’entièrement sous les festons de verdure, sous une couronne de pavillons innombrables, portant la plupart, ou les couleurs de l’Angleterre, de France et autres, ou la devise de Son Altesse Royale, ou quelques mottos de bienvenue. Une foule immense venue de toutes les paroisses du district, encombrait les rues, les fenêtres, les amphithéâtres en un mot tous les endroits saillants de la ville. [...] Sur le passage du Cortège, par les rues Laframboise et Girouard, jusqu’au Séminaire, de fréquents hourrahs, éclatèrent. Le Prince répondait à ces acclamations en portant légèrement la main à son chapeau. Les drapeaux des diverses associations flottaient au vent et ajoutaient leur éclat mobile à celui des bannières de toutes sortes arborées sur tous les points du parcours. » (4)
1861 Le recensement
Selon les données de Bibliothèque et Archives Canada, le recensement de 1861 aurait débuté le 14 janvier pour le Canada-Est (Québec). À la lumière des données recensées pour Saint-Hyacinthe, nous pouvons livrer quelques chiffres tirés de l’ouvrage Le monde rural québécois aux XVIIIe et XIXe siècles, par Christian Dessureault.
• Au niveau des manufactures et des fabriques, le territoire actuel de Saint-Hyacinthe comptait quatre fonderies, une tannerie, une manufacture de moulins à battre, une brasserie et une manufacture de chaux employant 96 personnes.
• Au niveau des moulins, le territoire actuel de Saint-Hyacinthe comptait des moulins à farine, à scie et à carder employant 29 personnes.
• Au niveau des métiers, selon les chefs de ménage, on retrouve 324 personnes dans le secteur de la fabrication. Les cordonniers (74) et forgerons (69) sont les métiers les plus exercés. Le secteur de la construction emploie 209 personnes, dont 126 menuisiers. Enfin, 33 personnes travaillent dans le secteur du transport, dont 28 qui exercent le métier de charretier.
• Les autres métiers qui attirent l’attention par le nombre de travailleurs sont les maçons (32); les fabricants de voitures (24); les boulangers (20); les charpentiers (19); les tanneurs (16); les bouchers (15); les meuniers (13) et les tailleurs de pierres (10).
Photo
Maurice Laframboise. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH478.
Notes
(1) Acte pour amender les actes de Judicature du Bas-Canada. 20 Victoriae, CAP 44, 1857, p. 50.
(2) Laroche, Renée. « La justice ». Saint-Hyacinthe 1748-1998. Les Éditions du Septentrion, 1998, p. 215.
(3) Choquette, C.-P. Histoire de la ville de Saint-Hyacinthe. Richer et fils, libraires-éditeurs, 1930, p. 38.
(4) « Le Prince de Galles à St. Hyacinthe ». Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 31 août 1860, p. 2.
Ce texte est deuxième d’une grande série.
<<< Texte 1 Louis-Antoine Dessaulles Texte 3 Magloire Turcot
Paul Foisy, avril 2020