Voici quelques faits marquants de l’histoire maskoutaine lorsqu’Adolphe Malhiot était maire de Saint-Hyacinthe au cours de la période 1866-1868.
Adolphe Malhiot est le quatrième maire de Saint-Hyacinthe. Nous n'avons pas beaucoup d'informations à son sujet, car il n'a jamais été l'objet de recherches approfondies. Nous savons cependant qu'il est né en 1815 et qu'il est décédé en 1878.
Pour en apprendre davantage sur le personnage, nous vous suggérons tout de même ce texte de France Labossière:
Maisons de la rue Girouard (3) Maison Adolphe Malhiot
Adolphe Malhiot, proclamé maire de Saint-Hyacinthe
Une courte manchette publiée dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe du 30 janvier 1866 indique que « J.B. Bourgeois, ECR., avocat, a été élu conseiller pour le quartier No. 2 en remplacement de A. Malhiot ECR., proclamé maire. »
La construction de l’Hôtel-Dieu
À leur arrivée à Saint-Hyacinthe en 1840, les Sœurs de la Charité s’installent dans une maison qu’a fait construire le curé Édouard Crevier pour le soin des malades. À cette époque, il s’agit de la Maison jaune qui abrite l’Hôtel-Dieu. « On entreprend la construction du nouvel Hôtel-Dieu en 1866. Les sœurs emménagent l’année suivante dans l’édifice de trois étages en pierres », note Martin Ostiguy dans le livre Saint-Hyacinthe 1748-1998. (1)
Mgr Charles Larocque
En remplacement de Mgr Joseph Larocque, son cousin Charles Larocque est nommé évêque titulaire du diocèse de Saint-Hyacinthe le 20 mars 1866. Sa consécration épiscopale aura lieu le 29 juillet 1866 à l’église de Saint-Jean où il était curé depuis 22 ans. (2)
Lisez une courte biographie de Mgr Charles Larocque publiée sur le site du Diocèse de Saint-Hyacinthe.
Lisez une biographie de Mgr Charles Larocque publiée sur le site du Dictionnaire biographique du Canada.
Un triste incendie
Dans la nuit du 14 au 15 avril 1866, le feu se déclare sur la rue Mondor du côté est entre les rues Cascades et Calixa-Lavallée. « En un clin d’œil, le quarré (sic) formé par les rues Mondor, Cascades, Piété (Duclos) et Williams (Calixa-Lavallée) ne présentait que flamme et fumée », relate le rédacteur du Courrier de Saint-Hyacinthe, le 17 avril 1866. Le feu est maitrisé vers 3 heures le matin. La brigade des pompiers a travaillé fort afin de circonscrire les dommages du sinistre, car au cours de la nuit, le vent change de direction, ce qui provoque de nouveaux foyers d’incendie. Les pompiers doivent alors déplacer les pompes, même s’ils ont éprouvé des problèmes. « Le malheur voulut que malgré l’organisation, le zèle et la bonne volonté des pompiers, ils ne purent pas d’abord rendre tous les services qu’ils auraient pu rendre pour deux raisons : d’abord parce que l’eau manquait et ensuite parce que sur trois pompes, une seulement ne put fonctionner immédiatement. »
Après l’incendie, la maire Malhiot fait parvenir une lettre au journal Le Courrier afin de remercier la brigade d’incendie, mais également la population : « Je croirais manquer à un devoir de reconnaissance si je ne m’empressais de remercier, au nom des citoyens de cette ville, Monsieur le Directeur ainsi que Messieurs les Professeurs et élèves du Collège pour les services importants qu’ils nous ont rendus pendant l’incendie. [...] Je suis heureux en même temps d’offrir mes plus sincères remerciements à tous les officiers et membres de la Brigade du Feu, ainsi qu’au très grand nombre de nos concitoyens qui, par leur zèle et leurs efforts, ont si puissamment contribué à arrêter les progrès de l’élément destructeur. Mais tout en reconnaissant avec plaisir le dévouement de tant de zélés concitoyens, je regrette vivement d’avoir vu dans cette circonstance, comme dans les incendies précédents, un si grand nombre de personnes demeurer tranquilles spectatrices du désastre, sans vouloir porter secours aux malheureux dont les propriétés étaient la proie des flammes. » (3)
14 juillet 1866 : journal Le Bourdon
À cette date, un journal satirique et anecdotique est publié à Saint-Hyacinthe. Son propriétaire-éditeur connu sous le pseudonyme de Jean Le Bourdon publie un numéro de ce journal « allergique à la politique et daltonien par surcroit – il ne distingue pas le rouge du bleu. » Un journal qui n’a certes pas passé à l’histoire, mais il est bon de rappeler qu’il y a longtemps, certains de ne se prenaient pas au sérieux, car Le Bourdon ne veut que répandre « le rire, le bon, le franc, le joyeux rire et partant la vertu. » (4)
Début 1867 : la guerre de plume entre Louis-Antoine Dessaulles et Sabin Raymond, supérieur du Séminaire de Saint-Hyacinthe.
L’historien Jean-Paul Bernard décrit cette affaire qui a marqué l'histoire : « De janvier jusqu’à l’été 1867, durant six mois, une formidable guerre de plume se poursuit entre le Supérieur Raymond du Séminaire et Louis-Antoine Dessaulles, héritiers des intérêts de la seigneurie de Saint-Hyacinthe, premier maire de la ville, entrepreneur local et grande vedette de l’anticléricalisme. Le ton est celui d’un combat à finir, après une lutte, tantôt claire, tantôt discrète, qui dure depuis trente ans. Le thème central de l’affrontement : la part active du collège, donc du clergé, dans les luttes politiques. Chacun écrit une vingtaine de lettres, longues au point de remplir trois ou quatre colonnes du Courrier (Raymond) ou du Journal de Saint-Hyacinthe et du Pays de Montréal (Dessaulles). » (5)
1er juillet 1867 : La Confédération
Comme toutes les villes de ce nouveau pays, Saint-Hyacinthe est touché par la Confédération. « L’inauguration de la Confédération a été célébrée avec un éclat inattendu à St. Hyacinthe. Les édifices publics, les rues étaient décorés. Nos volontaires sont sortis en grande tenue et ont tiré durant la plus grande partie de la journée », affirme le rédacteur du Courrier de Saint-Hyacinthe le 3 juillet 1867.
Puisque l’on parle d’histoire dans cette page, nous vous invitons à lire un intéressant texte de l’historien Jean-Paul Bernard sur les fonctions intellectuelles de Saint-Hyacinthe avant la Confédération. Ce texte décrit assez bien la situation de Saint-Hyacinthe avant la Confédération.
12 juillet 1867 : vente aux enchères de l’ancienne seigneurie Dessaulles
Alors qu’il est en pleine polémique avec Sabin Raymond, Louis-Antoine Dessaulles doit vendre l’ancienne seigneurie puisqu'il éprouve d'importantes difficultés financières. « Le 12 juillet, devant l’église de la paroisse de Saint-Dominique, la seigneurie est vendue aux enchères et acquise pour la somme de 32 025 dollars par un certain Robert Jones », écrit l'historien Yvan Lamonde. (6)
Photo
Adolphe Malhiot. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH478.
Notes
(1) Ostiguy, Martin. « Les soins de santé ». Saint-Hyacinthe 1748-1998, p. 195.
(2) Sylvain, Philipe. « La Rocque (Larocque) Charles ». Dictionnaire biographique du Canada consulté en ligne le 6 avril 2020.
(3)« Lettre de Son Honneur le Maire ». Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 17 avril 1866, p. 2.
(4) Beaulieu Jean et Hamelin, André. La presse québécoise des origines à nos jours. Tome deuxième 1860-1879, p. 81.
(5) Bernard, Jean-Paul. « Les fonctions intellectuelles de Saint-Hyacinthe à la veille de la Confédération ». Société canadienne d’histoire de l’Église catholique, Vol. 47, 1980.
(6) Lamonde, Yvan. Louis-Antoine Dessaulles. Un seigneur libéral et anticlérical, p. 191.
Ce texte est le quatrième d’une grande série.
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Paul Foisy, mai 2020