Le contexte géographique

Muni d'une définition précise, voyons voir comment les inondations surviennent de manière aussi fréquente à Saint-Hyacinthe avant la création du mur de protection. D’abord, faisons un peu de géomorphologie. La Ville de Saint-Hyacinthe comporte une partie « haute » qui couvre aujourd’hui presque la totalité de la ville et une partie « basse » qui commence près de la rue Girouard Ouest et qui descend vers la rivière. C’est cette dernière portion qui est naturellement vulnérable aux inondations, puisqu’elle est située plus près du niveau de l’eau. Ajoutons à cela le fait que la rive du côté des quartiers de la Providence et de Saint-Joseph a un niveau particulièrement élevé, cela crée un effet de cuve qui englobe une partie du quartier Christ-Roi. Donc, cette section est une zone propice aux inondations, puisque si l’eau monte, elle va naturellement envahir cette partie basse de la ville. 
Carte trouvée sur https://fr-ca.topographic-map.com/maps/6697/Saint-Hyacinthe/

Outre les facteurs évidents qui peuvent causer une crue soudaine des eaux, comme les fortes pluies ou la fonte des neiges, il faut penser à la débâcle. Ce phénomène consiste en la rupture subite de la glace sur la rivière, qui se produit généralement au printemps. Ces débâcles sont à craindre, puisqu’elles peuvent causer un embâcle. Cet événement survient au moment où la glace flottante, issue de la débâcle, vient se coincer dans une nappe de glace stable s’accumulant sous elle, bloquant ainsi la circulation de l’eau. Incapable de s’écouler, l’eau fait gonfler la rivière et inonde les alentours jusqu’à ce que l’embâcle se brise. 

Selon le site du Gouvernement du Canada, six facteurs peuvent favoriser la création d’un embâcle. Étonnamment, on retrouve quatre de ces paramètres à Saint-Hyacinthe. D’abord, la rivière effectue un tournant prononcé, ce qui complique l’évacuation efficace de la glace qui tend à se coincer dans le coude de la rivière. Ensuite, les piliers des quatre ponts, ainsi que les deux îles font office d’entrave à la circulation normale de la glace. Également, les eaux peu profondes de la rivière aggravent ce phénomène. Cette section de la rivière est donc particulièrement à risque pour la formation d’embâcle qui mène aux inondations. 

Qui plus est, un autre facteur pouvant aggraver le phénomène de crue des eaux, est probablement le défrichement des terres agricoles le long de la rivière Yamaska. En effet, les arbres et la végétation retenaient une partie de l’eau qui s’écoulait autrefois de façon plus graduelle vers la rivière. Sans leur présence, l’eau s’écoule plus facilement des terres agricoles et surtout plus rapidement. Ce phénomène accentue sans aucun doute l’ampleur et la rapidité avec laquelle la rivière gonfle au moment des pluies ou lors de la fonte des neiges. 

Les débâcles, les fortes pluies et la fonte rapide de la neige seront les principales causes des inondations. Comme nous le verrons, les crues particulièrement graves, qui ont marqué l’histoire de la ville, n’auront pas été affectées uniquement par une seule de ces conditions, mais bien par plusieurs d’entre elles. 

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