1936
77 000$ de dégâts


L’inondation du 18 mars 1936 est survenue, comme beaucoup d’autres, au printemps, au moment de la débâcle. Celle-ci se produit le mercredi 18 mars et fait monter l’eau de la rivière dans la nuit de mercredi à jeudi, ce qui inonde tout le bas de la ville. Selon Le Clairon, c’est près de 250 maisons qui sont sous les eaux, à partir de jeudi après-midi, résultant en une sérieuse catastrophe. 

Si l’on pense alors que tout danger est prévenu, l’inondation est appelée à s’accentuer dans la journée de jeudi. En effet, vers 3 heures en après-midi, la débâcle s’effectue vis-à-vis la municipalité de Saint-Pie, qui se situe en amont de la rivière. Les débâcles peuvent aussi être dangereuses lorsqu’elles se situent en amont de la rivière, puisque le courant amène naturellement la glace qui peut se coincer vis-à-vis la ville. Les blocs de glace sont alors entraînés jusqu’à Saint-Hyacinthe, faisant augmenter davantage le niveau de la rivière, inondant les parties du bas de la ville qui ne l’avaient pas encore été : « Tout le bas de la ville jusqu’à la rue Saint-Antoine est rempli d’eau ». En cette journée du 20 mars, Le Courrier évalue le nombre de maisons inondées à 350. 

Pire encore, ces blocs de glace se précipitent vers les infrastructures riveraines causant des dommages considérables. Le pont en acier de la Providence, frappé de toute part, cède et est emporté par les flots. Selon le rapport de l’inspection du pont Barsalou par un ingénieur de la ville, un pilier du pont est complètement désagrégé et deux travées en fer sont détruites. Une grange, située près du marché à foin, est arrachée de ses fondations et emportée par les flots. Le pont Morison, quant à lui, est lui aussi sévèrement mis à l’épreuve, puisque l’eau atteint presque le tablier, il est d’ailleurs fermé à la circulation. La salle de théâtre de la villa Sainte Jeanne d’Arc, aujourd’hui à l’angle des rues Sainte-Anne et Marguerite Bourgeois a été, également, ravagée par l’eau et la glace. 

Durant cette catastrophe, on évalue que 291 personnes ont subi des pertes, dont 66 d’entre elles sont jugées « extrêmement pauvres ». Pour leur venir en aide, la ville et le maire Télesphore-Damien Bouchard décident de verser des indemnités à la hauteur de 2 000 $ à même les fonds publics. Ces fonds serviront à dédommager ceux qui ont perdu leurs biens mobiliers, leur nourriture ou encore leurs effets personnels lors de l’inondation. Qui plus est, des salles au marché centre, l’Ouvroir Sainte-Geneviève et dans les locaux du Club Libéral ont été réservées afin d’accueillir les sinistrés.  
 
Finalement, un rapport effectué par René Richer sur les dégâts de l’inondation nous donne le topo total des dégâts. On apprend que 275 propriétés ont été atteintes avec 245 immeubles endommagés. La valeur estimée des dégâts au pont Barsalou est de 25 000 $, celle aux marchandises évaluées à 16 275 $ et les dégâts aux mobiliers à 20 730 $. Pour un grand total de 77,860 $ de dommages subis lors de cette grande inondation.

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