Le 8 mai, l’abbé Édouard Crevier présente le long mandement d’érection de la nouvelle communauté en plus d’en présider l’élection des officières.
«Sœur Thuot, est nommée supérieure; sœur Guyon, assistante, sœur Pinsonnault, maîtresse des novices. À sœur Jauron qui reste sans charge et sans titre, monsieur Crevier annonce qu’elle aura le soin des pauvres et des malades.
[…] Du mois de mai au mois de juillet 1840, les Sœurs de l’Hôtel-Dieu s’emploient à terminer et à meubler la maison, à exécuter quelques travaux propres à leur procurer des ressources et à visiter les pauvres et les malades.
C’est le 9 juillet qu’elles reçoivent leur première malade […], un premier pauvre se présente le 16 septembre demandant un abri et du pain. Quelques dames âgées sollicitent la faveur d’habiter l’Hôtel-Dieu. […] À la fin de 1840, l’institution compte un personnel régulier de 15 personnes».
Ressources manquantes, vie difficile
En ces premiers temps de l’institution, les ressources sont peu nombreuses. Les religieuses manquent de tout. L’abbé Crevier, leur curé fondateur, leur avait procuré quelques revenus mais nettement insuffisant. Afin de remédier à cette situation «elles ouvrent des ateliers pour la fabrication des cierges, des hosties, des chapeaux, des vêtements ecclésiastiques. Elles acceptent de faire la lessive pour les collégiens. Tout se fait à la force des bras et à la sueur du visage. Malgré tout le courage déployé et l’ardeur dépensée, les recettes sont encore insuffisantes; alors les ressources nécessaires viendront des bienfaiteurs. […] Pour le déjeuner, du pain de maïs était mis sur la table avec un pot d’eau. Chacune se servait et mangeait à la hâte, sans s’assoir. […] Le thé des bois, c’est la boisson d’hiver. Les pauvres auront du café d’orge et les malades, du lait. […] Que dire du logement dans ce premier Hôtel-Dieu, cette maison de 1835? Elle a été construite avec du bois vert et d’une pauvre qualité. En séchant, les cloisons se disjoignent, et il fait froid; si froid que l’on ferme le plus de pièces possibles, pour se loger un peu plus chaudement dans les autres. Et, même alors, il faut casser la glace sur les seaux d’eau le matin… les couchettes vides de leur paillasse tiennent lieu d’armoires, que des caisses remplacent les chaises et qu’à défaut de tout, les sœurs s’assoient sur leurs talons à la salle de communauté […]».
Photo:
La Maison jaune siutée où se trouve actuellement l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe.
Collection Centre d'histoire de Saint-Hyacithe
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