Le pire incendie depuis longtemps cause des dégâts évalués à 7 millions $
Texte tiré du Courrier de Saint-Hyacinthe, le mercredi 5 août 1981, page 4.
Pour ceux qui se promènent au centre-ville de Saint-Hyacinthe depuis quelques jours, et ils sont très nombreux, le spectacle de désolation qui règne dans les quadrilatères formés des rues Des Cascades, Saint-Antoine et Hôtel-Dieu, Sainte-Anne et Saint-François, semble irréel mais rien ne permet de revivre l’intensité de l’incendie du 2 août alors qu’en quelques heures rapides, l’élément destructeur, allumé par une main criminelle, allait réduire en décombres pas moins d’une vingtaine de magasins et maisons de logement.
C’est vers 5 h 40 que la première alerte fut sonnée et dès que les premiers pompiers arrivèrent sur les lieux, il fut évident qu’ils auraient à combattre un sinistre majeur puisque déjà, les flammes crépitaient de part et d’autre de la rue Sainte-Anne, à la hauteur de la brasserie du Vieux Saint-Antoine.
C’est la raison pour laquelle, dès les premiers instants, la possibilité d’une main criminelle ne fut pas écartée, à juste raison d’ailleurs comme il devait être démontré plus tard.
C’est aussi pourquoi, il fut fait appel notamment aux pompiers de Sorel qui se dépêchèrent en direction de Saint-Hyacinthe avec une échelle de 100 pieds, de même que ceux de Saint-Hilaire, avec une échelle de 75 pieds.
L’intensité des flammes fut telle que des vitrines auraient éclaté sous l’effet de la chaleur sur la rue Sainte-Anne. De plus, des fils électriques de haute tension ont obligé les pompiers à faire preuve de grande prudence pour éviter l’électrocution. Le temps requis pour couper le courant aurait semblé considérable à certains et des risques ont été pris devant l’ampleur du sinistre.
Avec la venue des pompiers volontaires de Saint-Damase, Saint-Dominique, La Présentation, Sainte-Rosalie et Saint-Thomas d’Aquin, pas moins de cent pompiers étaient sur place avec un équipement important.
Une foule très nombreuse était aussi sur place et des mesures spéciales durent être adoptées pour que tout se passe dans des conditions aussi sécuritaires que possible. Un des premiers soins en arrivant sur les lieux fut d’évacuer les logis et c’est grâce à cette intervention qu’aucune vie humaine n’est à déplorer. Tout au plus, deux pompiers auraient été blessés par la fumée et par brûlure.
Allumé à l’arrière de la brasserie du Vieux-Saint-Antoine probablement dans les débris d’une maison en démolition, le feu a traversé la rue Sainte-Anne, en direction du marché, tout en continuant son œuvre destructrice entre les rues Sainte-Anne et Hôtel-Dieu. (Cliquez ici pour la liste des commerces affectés).
Bien des questions restent sans réponse au moment d’aller sous presse alors que deux individus comparaîtront en rapport avec cet incendie et notamment le fait que le feu se soit retrouvé des deux côtés de la rue Sainte-Anne aussi rapidement. Des réponses devraient être obtenues au cours de l’enquête qui suivra.
Il n’aura fallu que quelques heures pour que les flammes laissent derrière elles des décombres et des millions de gallons d’eau ont été déversés. Plus de quarante heures après, les pompiers continuaient à remuer les débris avec une rétrocaveuse pour arroser les foyers possibles. L’élément destructeur semble avoir été arrêté dans sa course par les voûtes de la maison Laflamme (du moins du côté de la rue Saint-Antoine) alors qu’ailleurs le travail des pompiers était centré sur la protection d’un périmètre pour contenir les flammes.