En septembre 1939, moins d’un an après l’ouverture officielle de l’aréna, on procède à l’annonce que Saint-Hyacinthe aura une équipe au sein de la Ligue provinciale. L’initiative provient de François Hétu et de Gérard Duval, deux Trifluviens qui ont le désir de former un club senior à Saint-Hyacinthe. Bien que le nom d’Oscar Aubuchon circule pour être la vedette du club local, celui-ci ira jouer avec Valleyfield avant d’accéder à la Ligue américaine.
Néanmoins, les propriétaires de l’équipe parviennent à aligner d’excellents joueurs. Parmi eux, il faut compter sur la présence du centre Gordie Poirier, sur le gardien Aurèle Bordeleau, un coéquipier d’Aubuchon avec l’équipe de Brighton, ainsi que sur les frères Lemay, qui ont également obtenu du succès en Angleterre au cours des dernières années.
L’équipe porte un uniforme marron et blanc et le chandail est bardé d’un coq. La présence du volatile s’explique par le fait que le coq gaulois représente les origines françaises de Saint-Hyacinthe sur les armoiries de la Ville.
Les Gaulois doivent affronter sept clubs au sein de La Ligue de hockey Provinciale Senior, présidée par Horace Boivin : Québec, Boston, Shawinigan Falls, Verdun, Lachine, Sherbrooke et Valleyfield. Le calendrier de 41 parties débute le 3 novembre pour se terminer le 3 mars suivant.
L’ouverture de la saison locale a lieu le 5 novembre 1939 devant une foule de 1500 personnes. T.-D. Bouchard accompagne le président Boivin lors de la mise au jeu officielle. Un bon nombre de personnalités sont présentes, dont Gérard Côté et son grand ami Bill Brosseau, animateur sportif à CKAC
Les Gaulois remportent la victoire face au Verdun Provincial par un compte de 3 à 2 lors de cette première partie. Le trio formé de Gordie Poirier et des frères Albert et Tony Lemay comblent les attentes des amateurs avec du jeu remarquable. Tant et si bien qu’après une dizaine de parties, ils occupent les trois premiers rangs des marqueurs de la ligue.
Malgré un excellent spectacle sur la glace, le public maskoutain ne répond pas à l’appel. Certains soirs, les parties se déroulent devant seulement quelques centaines d’amateurs. C’est vrai qu’il fait froid dans l’aréna puisqu’il n’y a pas de chauffage. Le coût d’entrée est dispendieux, car les propriétaires de l’équipe doivent verser un montant de 650 $ par mois à la Ville pour la location du bâtiment. Puis, il faut bien l’avouer, le Harry Bernard, le rédacteur en chef du Courrier de Saint-Hyacinthe, avait sans doute raison en affirmant que le stade situé à l’autre bout de la ville découragerait les amateurs qui doivent s’y rendre à pied, car la majorité des gens ne possèdent pas d’automobile.
Les faibles assistances, les créances à la ville et les salaires trop élevés mettent soudainement la saison des Gaulois en péril. Alors que les problèmes financiers surgissent, Harry Bernard en remet une couche répétant qu’il avait raison quant à l’emplacement du stade et il exige qu’un représentant de la Ville siège au Conseil d’administration de l’équipe. Finalement, le 15 janvier 1940, François Hétu et Gérard Duval vendent la franchise à Wilfrid Morissette.
Ce Maskoutain, propriétaire d’une compagnie de taxis, implante une série de mesures visant à remplir les gradins. Il baisse le coût d’entrée à 0.40 $ en admission générale et à 0.75 $ pour un siège au premier rang. Il ajoute de l’animation en embauchant la Société Philharmonique pour jouer de la musique pendant les parties. Enfin, il forme une ligue d’attaque composée des Maskoutains Rolland Bibeau, le gagnant du meilleur joueur de 1936, accompagné de S. Bertrand et M. Blanchard.
Plus de 1300 personnes assistent à la partie suivant le changement de garde. Mais le train de mesures demeure insuffisant. Les amateurs désertent l’aréna. Sur la glace, le trio formé des frères Lemay et de Poirier effectue un essai avec les Canadiens de Montréal. Poirier signe un contrat avec le grand club en février. Au début mars, Albert Lemay se maintient en tête des marqueurs de la ligue.
Pourtant, les problèmes financiers persistent et il est même question que Saint-Hyacinthe joue ses parties éliminatoires dans les autres villes. Dans l’indifférence générale, les Gaulois terminent la saison et perdent en première ronde éliminatoire face à Lachine.
En bout de piste, les premiers Gaulois de Saint-Hyacinthe obtiennent un certain succès sur la glace, mais le manque d’intérêt du public maskoutain conduit à un lamentable échec financier. Le 16 avril 1940, en vertu d’une action intentée contre MM Duval et Hétu en Cours Supérieure, la Ville de Saint-Hyacinthe obtient la condamnation des défendeurs de payer un montant de 3753.85$.
Photo:
L'équipe des Gaulois de Saint-Hyacinthe, saison 1939-1940. Collection Sport et Société.
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