POESIE
/ GUY DELAHAYE
Le psychiatre poète ![]()
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![]() Au cours de cette année, sous le pseudonyme de Delahaye, Guillaume Lahaise publie dans le journal La Patrie, sept poèmes dont quatre sont dédiés au génie de Nelligan. La critique est acerbe. Quelques traditionalistes parlent de vers «décadents». Blessé par cette incompréhension, Delahaye fonde alors, en 1908, une société secrète, l'Encéphale, et devient président d'un cercle littéraire le «SOC». En 1908, les Quatre cavaliers de l'Apocalypse se séparent. Guillaume Lahaise (Guy Delahaye ) a 22 ans. Le 12 avril 1910 paraissent ses Phases et il est reçu médecin le 30 mai de la même année. Le 24 novembre 1912, outré par le mauvais accueil fait à ses oeuvres, Delahaye quitte le pays pour Paris. Il s'inscrit à l'Institut Pasteur pour y parfaire ses études en bactériologie. Hélas, au début de mai 1913 Guillaume, gravement atteint par la typhoïde, est hospitalisé d'urgence. Il tombe alors dans un état dépressif qui durera près de dix ans et où il trouvera une sécurité dans un isolement catholique. En 1914, il devient professeur de bactériologie à l'Université Laval de Montréal avant d'entreprendre une série de voyages. La mort de sa mère, le 5 novembre 1917, creuse en lui un abîme encore plus profond. Le 15 août 1924, Guillaume retourne travailler comme médecin interne à l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu. En mars 1925, il subit l'ablation du rein droit. Une convalescence de onze jours lui permet de faire la connaissance de Marie Saint-Georges, une jeune infirmière qu'il épouse le 21 février 1927. Ils auront quatre enfants. Le 30 avril 1958, après une vie professionnelle remplie, il quitte Saint-Jean-de-Dieu et s'installe à Saint-Hilaire pour une retraite bien méritée. Onze ans plus tard, le 2 octobre 1969, Guillaume Delahaye s'éteint doucement à l'âge de 81 ans. L'oeuvre de Guy Delahaye ![]() Cette indignation, elle vient surtout des défenseurs majeurs du régionalisme que sont Mgr Camille Roy, Damase Potvin et Claude-Henri Grignon. Pour sa part, Albert Lozeau dans une critique publiée en première page du journal Le Devoir, parle de «symbolistes décadents, de vers incompréhensibles de livre baroque n'ayant aucune trace d'originalité et de fond à névrose factice». Dans un autre article paru le 23 avril, Albert Laberge prend à nouveau la défense de Delahaye : «mystique égaré dans notre siècle de matérialisme. Les Phases sont l'un des ouvrages les plus intéressants, les plus littéraires et les plus personnels publiés dans ces dernières années». En 1910, la parodie poétique, Mignonne allons voir si la rose... est sans Épines, délibérément provocatrice, s'attire les foudre des partisans du terroir. Le poète avant-gardiste choque. Dans un Québec traditionaliste, Guy Delahaye est un grand incompris. Mais, des années plus tard (1980) Maurice Lemire et Aurélien Boivin diront de ce grand poète : « C'est du dadaïsme avant la lettre. Delahaye s'avérait poète dans le sens le plus moderne du mot, car avec Mignonne, il inventait un langage qui allait être bientôt celui des surréalistes ».
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